Magic
Ce premier album de Sibyl Vane - un groupe de Pau qui a emprunté son nom à un personnage du roman d'Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray - est résolument ancré dans un invers gothique et ténébreux, peuplé d'âmes damnées et balisé par des voies mystiques.
Rythmé par des guitares modérément saturées et ponctué d'effets électroniques pertinents et précis, cet opus taillé sur mesure pour les rêveries glauques constituerait une possible bande-son pour un manuel d'ésotérisme. Ce qui n'a rien de péjoratif... Mais l'on regrette la maladresse de textes (en français et en anglais) assez symptomatiques de cette fascination un peu trop courante pour l'écriture automatique. Où il est question de poison, de douleur, de "blasphème (qui) m'accable", de "foi (qui) vacille", soit un discours un peu rébarbatif et finalement inopérant, pour lequel on pensait avoir déja donné. Mais ceci n'est point rédhibitoire : Paradoxes est fait de compositions rugueuses et originales qui contrastent avec bon nombre d'oeuvres qui, si elles creusent la même veine, sont souvent lisses et sans saveur. Car il faut de l'audace pour rechercher, par la voie du rock, une certaine beauté lyrique. Et ce qui pourrait véritablement sauver cet album, c'est le souffle de folie qui l'anime, avec un morceau comme Rock Icon, qui ferait presque songer au meilleur de Birthday Party, la violence en moins.
Cédric Fabre


Elegy
Voici donc l'album de Sibyl Vane que l'on attendait depuis deux ans maintenant. Aprés le EP Prêt-à-porter si prometteur, voiçi Paradoxes, constitué de chansons alliant une certaine simplicité d'écriture à des arrangements subtilement électroniques.
L'album part un peu dans tous les sens et ne convainc pas toujours, surtout quand la voix se veut trop théâtrale ou quand elle s'obstine à la diphtongue. Mais Sibyl Vane démontre qu'il sait créer des chansons imparables grâce à une sensibilité à fleur de peau et un talent d'écriture manifeste. Avec ses ballades electro-folk ("3rd Song") ou mélancoliques ("Strangest Ways"), son postrock typé Ulan Bator ("Verna", "Until It Hurts") ou avec son indie-pop froide et ténébreuse ("Rock Icon"), Sibyl Vane nous donne envie de les voir évoluer sur scène.
Gageons qu'un groupe tel que celui-là et qui a le bon goût de faire référence à Oscar Wilde ne peut pas y être mauvais.
A découvrir, donc et même, à suivre de très près !!
Yannick Blay

Musiqualite.net
Sibyl Vane, c’est le nom de l’une des personnages de « Dorian Gray », le livre d’Oscar Wilde. Dorian Gray est un jeune homme à la beauté obsédante qui choisit de vendre son âme au diable. Alors qu’il reste éternellement jeune et frais, son portrait caché dans un grenier vieillit à sa place, affichant les péchés et les immondes salissures de son âme.
Le ton est donné : comme le livre dont son nom est tiré, Sibyl Vane a choisi d’explorer le torturé, les basses pulsions.
En 2002, le groupe avait enregistré un maxi remarqué, Prêt-à-porter. Paradoxes, moins sombre et expérimental, témoigne de la formidable évolution qu’ont connu les musiciens. Entre français et anglais, pop, rock et électro, ils cherchent à brouiller les cartes : le résultat est plutôt déroutant. Sur une ambiance toujours noire et caverneuse, quelques titres nettement pop rock se détachent, comme Circus et Rock Icon.
D’autres sont plus expérimentaux, à l’exemple de Autophage, où les cuivres colorent de jazzy l’électro. Pêle-mêle, on pense à Nick Cave, The Cure ou Radiohead. Eclectique, le tout est psychédélisé par la voix presque trop gothique de Bernard Cabarrou. Convainquant, sauf qu’à trop fignoler son hétéroclisme, Sibyl Vane perd un peu en spontanéité. Un paradoxe de plus pour le groupe, dont les titres, à première vue joyeusement chaotiques, ne laissent aucune part à l’improvisé.
Marie Charrel


Kronics.com
Paradoxes est le premier album de Sibyl Vane et fait suite à un premier EP remarqué, Prêt à Porter, sur lequel je reviendrais bientôt. Signé sur le label Jerkov, Sibyl Vane partage avec ses compatriotes d'Agora Fidelio ce côté très personnel que ce soit dans les textes comme dans les arrangements. Emmené par une batterie omniprésente aux rythmes syncopés, le groupe déballe ses dix titres avec une sérénité surprenante, n'en fait jamais trop et l'ensemble sonne incroyablement limpide. Les influences sont difficiles à distinguer, on pense un peu à Indo pour les guitares samplées, à Lycosia et aux Smashing Pumpkins pour les mélodies d'un titre comme "Circus", et Martin L. Gore aurait très bien pu écrire pour Exciter l'intimiste et très touchant "Strangest Ways". Le chant rappelle beaucoup celui de Wormarchine, avec quelques intonations à la Nick Cave. Parfois une seconde voix vient se greffer à la première et donne de magnifiques entremêlées ("Strangest Ways" une fois de plus). Rock, trip-hop ("Oublions Tout" entre Björk et Sinead O'Connor), les qualificatifs ne manquent pas pour évoquer la musique de Sibyl Vane. Le groupe possède déjà son petit univers et on apprécie d'autant plus un titre comme "Autophage", que j'avais pris à tort pour une interlude en raison de son absence de paroles, mais qui se révèle finalement être un titre très prenant, qui démontre que même sans mots le groupe sait garder sa "force tranquille". Sensuel, sombre, Paradoxes est un premier album remarquable qui, espérons-le, ne restera pas le disque de chevet de quelques irréductibles adeptes de musique de qualité.
Geoffrey


Relativement.com
Sibyl Vane est un groupe palois formé en 2002 et comptant 4 membres : Bernard Cabarrou (voix, guitares, piano, machines), Gregory Foix (basse), Stéphane Sapanel (batterie) et Olivier Noël (guitare). Mêlant pop/rock et post rock, machines et lyrisme, anglais et français, ce groupe difficile à étiqueter sort ces jours ci son premier album et c'est l'occasion de vous le présenter.
Le premier album de Sibyl Vane navigue entre les genres. D'introductions hypnotiques en conclusions explosives en passant par des développements plus terre à terre.
La première moitié de l'album est quelque fois plus directe, avec évidemment la piste 3, Circus, aux allures de single par rapport au reste, plus rapide, plus pop/rock si l'on peut dire, sur laquelle la guitare domine le propos, mais aussi Rock Icon et son refrain efficace (le plus accrocheur du lot).
Mais le groupe immerge ses brûlots dans une atmosphère glauque et caverneuse. Ainsi, la très énergique Rock Icon se fond en une longue complainte alors qu'Oublions tout mise d'emblée sur un chant limite gothique, tout du moins décalé et osé.

La seconde partie de l'album, à mon goût la plus réussie et la plus intéressante, s'ouvre sur Autophage, magnifique entrelacement de nappes de synthés sur une rythmique de talent chevauchée par des cuivres venus conclure le tout. Une belle réussite que cette instrumentale déjà présente sur le premier EP mais remaniée ici pour son plus grand bien.
S'ensuit la très belle Strangest ways, seule chanson de l'album à être à ce point larmoyante, mais aussi la seule à exprimer autant de choses (que ce soit la voix, le piano ou la production). Si Verna renoue ensuite avec l'ambiance plus énergique de la première partie du disque, les trois dernières pistes sont plus introspectives et sombres.

Le gros point fort de cet album est qu'il regorge d'idées souvent très bonnes. Si Autophage date un peu du premier EP, l'intro de Rock Icon, les rythmiques de 3rd song ou surtout Until it hurts ou l'électro de Oublions tout sont très bonnes !

Quelles critiques peut on faire à ce jeune groupe, me direz vous ? Eh bien à chacun de se faire son opinion, et pour ma part je reprocherais deux choses à leur musique. D'abord de parfois manquer de folie, et comme exemple je prendrais Until it hurts qui aurait peut être mérité de voir son final ponctué d'une explosion rythmique et sonore au vu de ce que la batterie laisse entendre sur tout le morceau de violence contenue.
Et enfin, je trouve que le chant mériterait parfois d'être moins "forcé" (je pense surtout à 3rd song) et plus direct, moins calculé et plus lâché. Mais bien sûr ce n'est que mon avis. Les pistes les plus agréables à mon goût au niveau du chant sont les moins grandiloquentes (Strangest ways, No reason) et je pense que le groupe gagnerait à s'engager sur cette voix.

Pour conclure, voilà un extrait de la bio du site officiel, qui résume bien le tout :Tour à tour rock, electro, pop, post-rock, en français et en anglais, Sibyl Vane cherche à mélanger les genres et brouiller les pistes, autant sur disque que sur scène où un public fidèle vient assister à cette combinaison romantique et énergique d’images et de sons.
Joe

Adecouvrirabsolument.com
On prévoyait à la fin du premier EP de Sibyl vane un avenir, le doigt d'or de la haute couture en guise de bibelot commémoratif d'un savoir-faire exemplaire. On ne croyait pas si bien dire tant paradoxes nous offre un groupe à l'évolution ahurissante, à ce demander même si la maison (de couture ?) n'avait pas changé de petites mains. Paradoxes nous en met plein la vue, peut-être trop, élevant le niveau dans la production, mais surtout, se moquant des cadres de la pop (oubliant tout….) lui donnant de la profondeur dans les esquisses. Si la trop grande amplitude dans les échos de la voix finit par lasser, c'est qu'elle rabaisse les envolés (le très radiohead circus), servant de sac de sable à un dirigeable vivant du vent. Mais on ne pourra que ce féliciter que des groupes de notre beau pays (celui aussi des expulsions !) prennent autant de risque dans la grandiloquence. Après Colapsus (cf la compilation à découvrir absolument volume 6) entre autres, un groupe perd le doute pour foncer droit dans un mur de fantasme assumé et vécu de plein fouet, sans prendre garde au possible coups. Les paradoxes sont là, un groupe gagne du terrain en appuyant son style en grossissant le trait. Pas facile à chanter, écoute à dominé, à découvrir sans tarder. Paradoxes ?

Gérald de Oliveira

Foutraque.com

Paradoxes est le premier album du groupe palois Sibyl Vane. Il porte bien son nom car les styles s’entrechoquent dans ce premier essai à l’éclectisme revendiqué.On pourrait diviser l’album en 3 catégories.
D’abord, les titres accrocheurs à l’esprit pop-rock, comme la percutante Circus, ou Verna et son refrain accrocheur (hommage à l’artiste contemporain Jean-Luc Verna qui a signé la pochette de l’album). Dans cette catégorie, on pourrait y mettre également Rock Icon, même si la mélodie est plus complexe, avec une introduction à la guitare au son clair proche de l’univers du premier album de The Cure, avant que les riffs se fassent plus rageurs.
Puis il y a des morceaux plus expérimentaux, comme le magnifique instrumental Autophage, qui ose mélanger de l’électro au jazz de Charles Mingus grâce à l’apport de cuivres. Je suis un(e) autre fait rencontrer la musique contemporaine avec le free jazz : un tourbillon de cordes nous entraînent vers un état de folie.
Enfin, les morceaux à l’esprit cold wave : 3rd Song et son envolée finale à la Radiohead, le piano-voix sur Strangest Ways nous faisant penser à du Nine Inch Nails et le planant Oublions Tout à l'ambiance monacale. Mais c’est avant tout la voix de Bernard Cabarrou qui nous ramène à ce mouvement. Et c’est aussi cette voix sombre (gothique ?) et parfois geignarde (Until It Hurts) qui pourra repousser l’auditeur comme d’autres pourront être attirés par son côté caverneux.
Le morceau qui clôt l’album (No Reason) est à part : la voix est plus claire, les guitares se font plus folk, et l’orchestration ferait presque pâlir les Tindersticks.
Il faut du temps et de nombreuses écoutes pour entrer dans l’univers assez chaotique de Sibyl Vane et pour apprécier ces passionnants Paradoxes. À bon entendeur, salut !

(A noter que le packaging du CD est une boîte en métal du plus bel effet). Nicovara
Une interview du groupe sur ce même site...

Benzinemag.net

Sibyl Vane est un groupe de Pau dont le premier ep auto-produit Prêt-à-porter est paru en 2003. Aujourd’hui ils reviennent avec un album nettement plus pop que son prédécesseur. Mieux produit aussi, Paradoxes propose 10 titres dans lesquels le groupe impose une pop soignée, saupoudrée d’éléments électroniques, avec des titres impeccables, plutôt bien chantés, entre anglais et français, dans un album varié, qui sait alterner pop-songs et titres plus ambitieux, plus expérimentaux.
Du coup, Paradoxes pourrait bien s’imposer en cette fin d’année 2005 comme la surprise française de cette rentrée. (4.0)
Benoit Richard

Staya.net

1+1=2 c’est ce que on apprend depuis des années ,assis sur les bancs de l’école…en fait 1+1=3 ,en résumé l union des talents est plus qu’une simple addition, l’union des principes masculin et féminin, petit et grand donne naissance à quelque chose qui les dépasse.

Sibyl Vane rejoint cet état d’esprit hors normes créés par Bernard Werber dans leur premier opus « Paradoxes »
D’ailleurs est ce un hasard si le premier morceau de cet album s'appelle :third song… ?

Mais revenons avant de détailler le cd par son contenu sur la pochette :une illustration de Jean-luc Verna représentant un mannequin se regardant dans un miroir et se créant un visage…

Paradoxes est un album très éclectique les 10 morceaux de rock progressif flirtent autant avec la modernité qu’ avec des influences plus « retro » on ressentirait quelques notes évoquant le velvet underground par ci,par la….
1+1=3 est martelé comme une règle mathématique durant le très aérien oublions tout ,
rock icon est un morceau des plus rock ou on pourrais presque imaginer un rocker dans la force de l age tenté de chanter cette chanson habillé de cuir lamé : Tout en force, tout en emotion,tout en hargne….

Le mélange entre titre aérien,titre puissant donne une structure homogèneà l’album ,on se laisse séduire par autophage, strangest way, Verna titre dédié à l’artiste qui inspire le groupe.

On ne peux pas dire que les textes de Paradoxes soit gais :ils sont tous inspiré par la perte d un proche,mais cela donne un coté « humain » à cette musique.

Paradoxes n’est pas un album,c'est une œuvre magistrale… peu d’artistes arrivent a nous retrancher dans nos émotions les plus profondes
Winny

Popingays.com

Depuis le E.P. "Prêt-à-porter" sorti en 2002, le groupe Sibyl Vane a travaillé, beaucoup ; a su, au hasard des rencontres (on pense à Jean-Luc Verna, artiste contemporain, qui signe la pochette de l'album, et à qui le morceau "Verna" doit son titre), mêler toutes ses diverses et nouvelles influences pour en garder le meilleur.
Résultat : "Paradoxes", et dix titres aussi variés que réussis. S'enchaînent ainsi la douceur électronique et syncopée d' "Oublions tout", superbe ballade qui se déroule lentement sous les accents classieux d'une voix virile et sensuelle, et la course saccadée de "Circus" qui fait se poursuivre basse cold et guitares new-wave. "Autophage" surprend par son introduction très "clavecin et salle de bal", pour se transformer en ostinato glauque et vénéneux, presque angoissant ; juste après, le glacial "Strangest Ways", duo pour piano et murmures... On s'attardera également sur "Je suis un(e) autre", qui installe une réelle ambiance expérimentale, digne des titres de l'Orchestre Noir de Tony Wakeford.
"Paradoxes" est un véritable et passionnant voyage dans l'univers de Sibyl Vane, tout au long des sombres paysages qui le constituent : mélancolie, sensualité, richesse, désespoir, qui culminent dans le somptueux "Until Hurts".
On voudrait que cela ne cesse jamais.
Et cette voix... Bravo et merci.
Franck Q.

Twice

Récemment repéré par le label Jerkov, plutôt spécialisé dans les musiques métal (mais sans les œillères !), Sibyl Vane apporte un vent nouveau et décalé avec les 10 titres de son « Paradoxe ».

A l’écoute de celui-ci, c’est l’esprit torturé de Ulan Bator « Rock Icon » que nous retrouvons ici, un post rock bien clair et efficace qui se laisse écouter sans broncher, avec peut-être le manque d’un bon coup de massue sur le crâne. L’ensemble sonne juste pourtant, avec certaines pauses étonnantes « Autophage » ; le piano de «Strangest Ways » pour des plans très serrés de films et le violon déraillé de « Je suis un(e) autre ». On préférera alors les vocalises de « Until It Hurts » ou de « 3rd Song » plutôt que celles de « Circus » (question de goût !) à la rythmique pourtant intéressante et très sautillante. Mais n’est-ce pas l’effet voulu finalement ? Le titre du disque porte bien son nom, et les fans de Mogwai, Aphex Twin et Hint s’y retrouveront totalement.

A noter le packaging très personnel : boîtier alu, mini-poster, et pochette réalisée par Jean-Luc Verna.

A retrouver sur scène très rapidement.
Clément Marchal

The Noise Times
SIBYL VANE est un groupe compliqué. Non qu’ils déploient des trésors de technique durant des soli de vingt minutes, c’est plutôt leur univers et les émotions ambiguës qu’il dégage qui sont difficiles à appréhender pour l’auditeur. Paradoxes est de ces albums mystérieux, dont on peine à saisir le sens de prime abord. Entre ambiances électroniques froides et rock modérément nerveux, entre des voix torturées, un peu surjouées et des guitares rayonnantes, SIBYL VANE balance.

Tout n’est pourtant pas si simple. SIBYL VANE oublie l’efficacité des riffs et sacrifie la beauté immédiate pour échafauder des ambiances douces-amères, pétries d’une poésie incandescente. Partant, la musique de SIBYL VANE est –forcément- rarement accrocheuse. Il faut s’y laisser aller, accepter de se plier aux exigences d’un disque difficile. C’est, bien sûr, inconfortable. Mais, petit à petit, on se laisse séduire. Très tôt, l’on remarque une certaine dynamique, imprimée par une batterie volontaire, toute en rebondissements. Puis des morceaux émergent : 3rd Song, qui ouvre l’album, impose rapidement sa mélancolie, Strangest Ways évoque un Yann Tiersen désenchanté, avec des notes de piano qui coulent sur un chant las, totalement désabusé. La rythmique industrielle de Until It Hurts et ses belles guitares en font le titre phare de l’album, retour délicieux aux accents post-rock que l’on avait trouvé sur Prêt-à-porter, la première démo du groupe. On remarquera aussi un Circus nettement plus rock et tendu, mené par une basse linéaire qui ne dévie pas de sa route ; puis Verna, dont le couplet présente de belles mélodies, joliment habillées par l’électronique mais dont le refrain surprend par son agitation soudaine, ouverture sur un espoir que l'on ne demandait pas vraiment. Oublions tout se fait spatial, rêverie éthérée à laquelle on finit par s’abandonner aussi, après avoir craint les chants grandiloquents. Enfin, la conclusion du disque est réussie, avec un No Reason aux débuts magnifiques.

On regrettera, cependant, un titre tel que Rock Icon, dont la saturation apparaît bien moins séduisante que les merveilles mélodiques dont le groupe sait faire étalage. Si Paradoxes est un bon album, c’est surtout un album qui se mérite, un disque au charme étrange qui ne manquera pas de laisser certains dubitatifs. Sans doute en aurait-il été autrement si SIBYL VANE avait pris soin de nous tenir la main durant le voyage qu’est Paradoxes. Foin des regrets, toute fois, car –répétons-le- nous sommes en présence d’un bon disque, qui augure un avenir radieux pour ce groupe inventif et réfléchi.
ceRf

Mygmusique
Sibyl Vane, voici un nom sur lequel il va falloir apprendre à compter. Si les plus érudits d’entre vous auront reconnus le nom d’un personnage d’Oscar Wilde, il s’agit davantage ici de vous parler d’un groupe palois, qui après un premier EP (Prêt à porter) vient de sortir un nouvel album « Paradoxes ».
Dix titres pour faire le tour des inspirations du combo en rock lyrique, pop défenestrée et grace écorchée. L’album s’ouvre « 3rd song » élégante chansons pianistiques soutenues par une batterie inquiétante et des envolés incontrolés. Une entrée qui donne le ton d’un disque peut être débridée mais souvent audacieux comme sur le plus nerveux Rock Icon (sans doute le meilleur titre de l’album) ou l’assez glauque « Until It Hurts ». Et si on se questionne souvent sur les textes de l’album peut être parfois trop stéréotypés (« Oublions tout »), on se retrouvera finalement bien sur un titre comme Autophage et sa lente montée vers l’eden ou le paradis sur fond de mélodie automatiques mais malicieuses.
Oui Sibyl Vane est bien une figure atypique du rock français, oui leur album mérite d’y tendre les deux oreilles…
A suivre…
Baptiste Roux

Infratunes
Il y a d’abord cette aurore sombre, nimbée d’électronique. S’éveillent ensuite une batterie hors norme, inventive, un piano empreint de spleen, et, plus tard, les nappes vibratiles d'un clavier et la voix déchirée/déchirante de Bernard Cabarrou. Alors, le morceau monte en puissance progressivement, enfle, se charge d'une énergie dévorante avant de prendre fin dans de noirs tourments.

Ainsi commence Paradoxes, premier album brillant de Sibyl Vane, collectif palois prometteur. Sorti sur le label toulousain Jerkov, ce long-format fait entendre un rock atmosphérique et riche, qui allie à la fois la bricole et l'ambition, un côté un peu cheap et des compositions soignées. Aucun manque de moyen, mais le choix délibéré d'une esthétique de l'impureté.

Sibyl Vane prend son temps, développe consciencieusement ses morceaux, les dote d'ampleur et d'intensité. Les introductions sont longues, les parties instrumentales généreuses. On pense à Slint et à Talk Talk, en particulier à leurs albums de 1991, Spiderland et Laughing Stock. En effet, Paradoxes tient ensemble l'exigence contemplative du post-rock (Autophage, Je suis un(e) autre) et l'efficacité énergique du rock (Circus, Rock Icon) dans des morceaux de haute valeur (3rd Song, Verna). Les percussions de Stéphane Sapanel sont ébouriffantes, les guitares de Bernard Cabarrou et d'Olivier Noël emplies de force et de subtilité, la basse de Grégory Foix d'une profondeur saturée.

A l'image du chant de Bernard Cabarrou, les textes, en français et en anglais, sont noirs, crépusculaires, et les ambiances développées sombres, désespérés (Strangest Ways, Until It Hurts). Paradoxes n'en est pas moins réjouissant, car malgré un ou deux titres moins réussis, il laisse entrevoir un avenir radieux pour Sibyl Vane.
Azote

L'Echo dans la plaine
Suite à son premier maxi "Prêt à porter", Sibyl Vane nous offre "Paradoxes", son premier album.
Pour situer, Sibyl Vane est le nom d'un personnage du Portrait de Dorian Gray, seul roman publié par Oscar Wilde. Ainsi, le groupe joue toujours sur plusieurs registres musicaux et émotifs. Difficile à décrire comme ça en quelques mots... Une approche post-rock, electro, rock sert un noyau chaud sous une enveloppe froide. Le groupe me rappelle certains projets cold-wave dans l'esprit ; Sigur Ros par certains moments ("Oublions tout") ; le Cure de "17 seconds".
L'album s'est enrichi d'une incontestable chaleur liée à une approche beaucoup plus rock que sur le maxi, tout en gardant cette fragile ambiguité sexuelle ("Autophage").
Sibyl Vane se dévoile comme un insecte délicat, se grime en homme ou en femme, jouant avec son propre reflet. Paradoxes.

Marko

Stars Are underground
Il y a des disques que l’on met du temps avant d’écouter. Par paresse sans doute. Par manque d’attention. Et voilà comment au bout du compte on risque de laisser passer à la trappe un album digne d’intérêt. Car « Paradoxes », le premier album de Sibyl Vane, n’est pas un disque facile. Une œuvre qui demande un certain effort avant d’en goûter la saveur. Peut-être parce que très (trop ?) noire.

Sibyl Vane est un groupe originaire de Pau dont l’aventure commença en 2002 avec le maxi ‘Prêt-à-porter’ enregistré avec peu de moyens mais déjà assez représentatif de la direction musicale dans laquelle s’engageait le groupe : un rock sombre au mélodies et rythmes travaillés. Une musique qui prend son temps, entre longs interludes instrumentaux et parties chantées.

Trois ans plus tard l’aventure continue et l’identité du groupe s’est définitivement forgée. Entre temps les membres de Sibyl Vane ont fait la connaissance de l’artiste Jean-Luc Verna avec qui ils collaboreront et dédieront un titre de l’album. Ce dernier signera d’ailleurs la pochette de l’album. Un dessin froid et intrigant. Est-ce justement Sibyl Vane, la chanteuse au destin brisé du roman d’Oscar Wilde qui se maquille sur cette pochette ? Une seule chose est sûre : le groupe est parvenu à faire naître un certain imaginaire autour de sa musique. On les verrait finalement bien faire la bande annonce d’un drame social situé à la fin du XIXème siècle en Angleterre. Les longs passages sombres et planants que constituent ‘Autophage’ ou bien l’introduction de ‘Rock Icon’ sont aussi froids que réussis (on se croirait en pleine période ‘Faith’ (sur ‘Oublions-Tout’) ou ‘Seventeen Seconds’, de The Cure, avec ensuite un chant proche d’un Brian Molko qui aurait enfin mué). Et croyez-moi, l’ensemble ne respire pas la joie. Et c’est bien ce détail important qui rend si difficile l’approche de la musique de Sibyl Vane.

Seuls quelques titres sont vraiment directs dès la première écoute, notamment le très réussi ‘Circus’ ou la ballade clôturant l’album, ‘No Reason’, dotée d’un très bel accompagnement au violon. Pour le reste il faudra faire un effort, surtout sur le plus déboussolant ‘Je Suis Un(e) Autre’ ou le moins réussi ‘Verna’. Un effort amplement récompensé après quelques écoutes. Une musique triste et intelligente qui, si elle réfléchit un peu trop par instants, regorge de trésors cachés.
Titres conseillés : Circus, Rock Icon, Autophage, Until It Hurts, No Reason.

David Servant


Krinein.com
Le moins que l'on puisse dire, c'est que les petits gars de Sibyl Vane, venus de Pau, ont soigné leur premier album. Ayant pioché leur patronyme dans Le Portrait de Dorian Gray (Oscar Wilde, fallait-il le préciser?), et présentés, sans doute à outrance, comme les rejetons de Radiohead, Ulan Bator et le Velvet Underground, ils signent un disque touché par le chaos, travaillé, théâtral, et d'une veine relativement novatrice, au lyrisme décadent avéré.

Sibylline

La première chose à constater est que, chez ces quatre garçons, rien n'est du au hasard. Du choix de leur pseudonyme à l'illustration du disque (et du mini-poster intérieur), belle courtoisie troublée de l'artiste Jean-Luc Verna (dommage pour le boitier métallique, original mais un peu mastoc), en passant par les photographies de presse mise en scène, tous les éléments concordes à l'établissement d'une ambiance singulière et, justement, paradoxale. La concordance de ce titre d'album avec les effusions sonores du quatuor n'est en effet pas leur unique qualité. Multipliant les références (celles affichées sont bel et bien présentes, mais on discernera aussi un brin de Nick Cave ou de Depeche Mode), les styles, les volumes, les rythmes et les tons, ils se distinguent par leur aptitude aux contrastes et aux nuances, passant d'échos quasi-cléricaux (Oublions-tout) à un tube pop-rock dédicacé(Verna, dédié à l'artiste cité quelques lignes plus haut), d'une oraison caverneuse (Circus) à un final apaisé aux soupçons folk (No Reason).

Ouvrez les vannes
S'il faut bien souligner que, par instants, le chant officie dans l'excès, aussi bien en termes de prononciation que de mélodie, il contribue à l'instauration d'un climat aux aurores gothiques et aux crépuscules lyriques. Un supplément de naturel serait le bienvenue toutefois. Particulièrement à l'aise dans un cadre post-rock, à travers les instrumentaux Je suis un(e) autre et Autophage, les quatre identités vacillantes de la formation se plaisent à agrémenter leurs tâtonnements de nombreux raffinements sonores, particulièrement par l'adjonction de machines, prégnantes sur un titre tel que Until it hurts, à l'orée de l'industriel. En anglais comme en français, les écrits hésitent entre la poésie énigmatique et l'automatisme abscons, érigeant le malaise mental en ligne de conduite verbale adaptée à cette thématique du double et de l'hésitation.

Avant de conclure, on signalera pour les fans que sur le site officiel du groupe, l'EP Prêt-à-porter est en téléchargement libre et intégral, et de ce fait intéressant pour constater l'évolution assez stupéfiante de la musique de Sibyl Vane. Si les promesses que portaient l'annonce de ce disque ne sont pas complètement tenues (les modèles ne sont évidemment pas égalés), ce premier effort longue durée laisse en suspens quelques possibilités d'évolutions et d'élévation. A suivre, ça va sans dire.
Zdenek

Magic Box
Sibyl Vane, groupe originaire de Pau, emprunte son nom à un personnage du « Portrait de Dorian Gray » ; un nom et une pochette (le dessin d’une femme se maquillant devant son miroir) qui invite à regarder au delà des apparences. Ce premier album s’appelle Paradoxes et révèle effectivement un groupe cultivant plusieurs paradoxes. Comme celui d’être igné sur un label spécialisé dans le métal (Psychup), alors qu’ils n’en sont pas. Ou celui de sonner résolument moderne alors que le groupe plonge ses racines dans la new wave tendance corbeau. De cette période, Sibyl Vane en a gardé l’intensité sourde et un certain penchant pour le mystère. Une certaine emphase aussi qui renvoie à Marc Seberg (parfois un peu attendu comme sur Verna). Mais redistribuant les cartes, le groupe ne reste pas figé dans cette posture new wave, ne devient pas qu’un Interpol de plus (même si Circus est dans le genre plutôt un bon ersatz) et propose au final des associations somme toute inédites. Sibyl Vane, comme Tokyo/Overtones ou Melk utilise l’électronique avec naturel et évidence, des habillages qui s’imbriquent parfaitement à l’ensemble, sans à-coups et qui fait que, sur Oublions tout l’on adhère totalement à une voix maniérée à la Philippe Pascale, un esprit cold wave sur ces sons électroniques. Until it hurts, pourtant classique dans sa traduction musicale de la noirceur ambiante, devient dans cette nouvelle transcription, dans un morceau captivant. Sur 3rd song, des touches de jazz (dans la batterie et le placement du piano) viennent soutenir une ligne de chant à la Peter Murphy.
Sibyl Vane refuse tout carcan, se refuse à être trop bavard, laissant vivre sa musique au delà du format « pop song » (de longues plages instrumentales parcourent Paradoxes). Sibyl Vane est une preuve vivante que le terreau Cold Wave-Gothic peut être un des plus fertiles pour peu que l’on se détache suffisamment de ses vieux démons.
Marie

Musik-Industry
Interview du groupe (Bernard, Stéphane et Greg) par Issue, pour le webzine Musik-Industry...
http://www.musik-industry.com/interviews.htm#


Guitar Part
Pas une seule faute de goût dans la démarche artistique de Sibyl Vane, formation originaire de Pau. Packaging metallique, artwork soigné, costumes tirés à quatre épingles (un côté new wave qui peut faire penser que Sibyl Vane n'est pas insensible aux charmes d'Interpol, Dead Can Dance et Joy Division), utilisation de la video lors de leurs prestations scèniques. Sibyl Vane pose tous les jalons necessaires pour pénétrer dans son monde, en douceur. Instrumentaux entêtants, voix inquiétante... L'atmosphère est tantôt post-rock, tantôt gothique, mais débarrassée de tout apparat encombrant. Sous des devants un peu glaciaux, le groupe sait chauffer le bois par intermittence et appuyer du bout du pied quand il le faut sur les pédales méchantes.
R.O

Indietronica
Trop longtemps que je voulais chroniquer ce disque. Mais les fêtes de Noël, tout ça... Et pourtant, ce n’est pas faute de l’écouter ou de le faire écouter. Et de l’apprécier.
Sibyl Vane est Bernard Cabarrou (voix, guitare, claviers et machines), Grégory Foix (basse et guitare), Olivier Noël (guitare, claviers et voix) et Stéphane Sapanel (batterie et percussions électroniques).
Auteur d’un premier album il y a quelques années, ils reviennent aujourd’hui avec un nouveau LP "Paradoxes" sur le label toulousain Jerkov.
La musique de Sibyl Vane se conjugue en trans-.

En trans-e d’abord. Car elle a quelque chose de très organique, de chaleureux, de shamanique. De mystique peut être. Comme si l’esprit de David Bowie jouait avec Tool ou A Perfect Circle.

En trans-formation. A l’image du clown de la très belle pochette (boitier métal en plus), Sibyl Vane repeint le monde et le cirque de la société avec sa propre palette de couleurs et de sonorités. A la manière d’un Pink Floyd dans la volonté d’exploration.

En trans-gression. Parce que Sibyl Vane dépasse les bornes ! Et dépasse les normes. Tour à tour rock, presque métal, parfois post-rock, le groupe brouille les pistes et trace son chemin, méritant, à ce titre, comme un groupe de la trempe des Mars Volta.

Sibyl Vane prend des risques et fait le grand écart. C’est plutôt mal vu aujourd’hui à l’heure des productions formatées, orchestrées et prévisibles. Ils ont déjà trouvé avec Jerkov une maison à l’écoute de ses artistes. Espérons qu’ils pourront se faire entendre suffisament pour trouver toute la reconnaissance qu’ils méritent.

Emmanuel


Jadeweb
Inspiré du roman Faustien, d'Oscar Wilde, Dorian Gray, Sibyl Vane, la promise de Dorian. nous avait déjà séduit à l'époque de son premier maxi Prêt à porter où le groupe (alors Trio) épousait la cause d'un rock atmosphérique lardé d'expérimentations hypnotiques. Le Trio de Pau, devenu duo , continue à amalgamer les genres, intégrant au-delà des éléments du début Post-rock, Noisy, pop, des schémas électro atmosphériques. Le chant, très affirmé en anglais, devient plus fragile dès lors qu'il est déclamé en français… On navigue dans des climats éthérés, des mélodies livides enjambées de lentes montées pondérales, oppressantes aux accents no-wave.
?


Musik Industry 2 (chronique)
Commençons tout d’abord par le boîtier du cd, ou plutôt devrais-je dire, par le poudrier du cd. En effet, c’est avec un visuel signé Jean-Luc Verna que l’on commence à découvrir le nom de Sibyl Vane. Un visuel qui se veut très sépia, sombre, représentant une sorte de Sibyl Vane caricaturée avec des traits grossiers en train de se maquiller en se regardant dans une glace. Le boîtier du cd devient donc poudrier, le poudrier de Sibyl Vane, une symbolique que je trouve vraiment pas mal.

Paradoxes est constitué de 10 morceaux. On découvre la première piste avec une petite intro tambourinée, façon « j’annonce la sauce ». Une voix se fait entendre, lancinante au possible avec un anglais parfaitement juste et maîtrisé (et pourtant c’est français, je vous assure). Pas de doute, 3rd Song est lancée. L’ambiance est plutôt pop-post-rock, les paroles sont sombres mais collent parfaitement avec la mélodie. Le son est carré, professionnel et pertinent, j’adhère. Surgit ensuite le deuxième morceau Oublions tout qui commence par une petite montée lente, sensuelle. Et cette voix qui surgit encore de nulle part, enchaînant des paroles en français, suggérant la conception d’un petit être. Et un + un = trois… Pfiou, j’en ai des frissons.
Circus, sûrement l’un des titres les plus pop et les plus accessible au « grand public », est là comme une sorte de transition entre les deux premiers morceaux. Une mélodie beaucoup plus enjouée, plus pop-rock. Personnellement, l’un des morceaux que j’aime le moins sur cet album, un peu trop « facile » à mon goût, je pense pas que ça caractérise vraiment la musique, l’univers que nous offre Sibyl Vane.
La quatrième chanson se fait entendre. Elle se nomme Rock Icon et c’est « rock’n’roll ». Toujours un laps d’attente avant que la musique ne démarre vraiment, la marque de fabrique. Décidément, j’adore la voix de Bernard en anglais, elle est magnifique. Et ce titre est vraiment génial, comme s’il provoquait une sorte d’espoir (sentiment que l’on retrouvera pour Verna) qui se finit par une sorte de fin pas réellement finie. Une voix, des échos, c’est long, un peu oppressant, comme si l’on se posait cette question « que nous réserve l’avenir ? ». J’aime.
De la musique électronique (clavier), lancinante, qui monte petit à petit, des bruits bizarres. Un univers… Je suis ailleurs. La batterie surgit, le tout se mélange et s’harmonise. Voici Autophage, de l’instrumental. C’est le décalage avant de passer à Strangest Ways. Un morceau rempli de douceur, de tendresse et surtout d’émotions. Il me donne la chair de poule, pourquoi ? Les émotions provoquées sont trop fortes, des images défilent dans ma tête, de la tristesse aussi. C’est magique je crois.
Enfin retentit Verna, où l’on découvre « vraiment » le chant français. Un chant dont mes oreilles n’adhèrent pas forcément, surtout sur le refrain. Cependant, on ne peut pas s’arrêter simplement sur ça. Comme dit precedement, cette composition est porteuse d’espoir, on est « obligé » de l’aimer si l’on est un minimum humain. En parlant d’humain, c’est un hommage à l’artiste qui a créé le dessin du boîtier, Jean-Luc Verna en personne. Le son est pop, le son est rock, le son est bon, entraînant l’auditeur dans « la lumière des étoiles ». Une lueur d’espoir pour en venir à de l’inquiétude, de l’oppression. Je parle bien entendu de Je suis un(e) autre. De la musique expérimentale, en veux-tu, en voilà ! Composée de bruitages vraiment bizarre, teintés par le bruit de la batterie, des voix ou plutôt devrais-je dire des chuchotements se font entendre. J’ai l’impression d’être dans un film ou dans une performance artistique comme si l’on voulait pousser à bout le spectateur/auditeur. Je suis dans un monde teinté de sublime, dangereux et irrésistiblement attirant. C’est trop fou… et ça s’arrête… d’un coup ! Ils veulent me tuer ? Qu’importe, je suis fan. Et le décalage avec Huntil it hurts est apocalyptique pour mon esprit, je suis un peu perdue tant l’univers de Sibyl Vane est pertinent et impertinent à la fois. Ils sont forts. Ce morceau, l’un de mes préférés avec le précédent, est construit par des paroles pas vraiment gaies, accompagnées d’une musique en totale harmonie mais à l’inverse, assez enjouée. Un sentiment assez déprimant me vient à l’esprit, mais qu’importe ? Cette chanson est magnifique. Le dernier titre se fait enfin entendre, et c’est « doux et douillé ». No reason est un peu dans le même style que Strangest Ways, lente, douce, façon post-rock. Quoi de mieux que de terminer un album par de une musique poussée, lancinante ? Je ne vois pas.

Paradoxes est donc un album composé de 10 morceaux, avec un son impeccable et limite professionnel pour une autoproduction, et des musiciens vraiment carrés et surtout investis dans leur passion commune : la musique. Avis aux amateurs de post-rock-pop-ambiant-électro, on ne peut pas passer à coté de ce poudrier. Un groupe à découvrir d’urgence.

Issue


A noter aussi un live-report, par Blop
http://www.musik-industry.com/show_030206.htm

Sefronia
Le premier vrai album des palois Sibyl Vane (après le Ep "Prêt à porter" de 2003) débute par "3rd song", tempo légèrement militaire, synthé tirant sur l'orgue et quelques notes de piano judicieusement choisies ; la voix fait rapidement son apparition annonçant la couleur plutôt glauque du disque qui porte assez bien son nom vu que "Paradoxes" brasse les genres derrière le vernis vocal new-wave et mélange des morceaux parfois éloignés : quelques instrumentaux tendance post-rock où l'on peut entendre des boucles de clavecin accompagnées de nappes synthétiques ("Autophage"), du piano mélancolique idéal pour la bande son d'un mélodrame victorien ("Strangest ways"), de l'expérimentation free jazz superflue ("Je suis un(e) autre"). Certains titres font même figure d'auto parodie gothico-caverneuse ("Oublions tout") mais d'autres tirent cependant bien leur épingle du jeu : la ligne de basse de "Circus" s'accorde avec les riffs de guitare et les envolées planantes et la new-wave de "Rock icon" est atmosphérique et angoissante comme sortie de "Seventeen seconds" ; il y a aussi quelques réussites vocales quand le chanteur Bernard Cabarrou tire sur les aiguës s'apparentant à Brian Molko pour réussir un certain effet Placebo ou replonge dans les graves pour ressusciter un peu Marquis de Sade ou Marc Seberg et son inoubliable chanteur pantomime Philippe Pascal.

New-wave lyrique et esthétisme sombre, les éléments sont rassemblés pour plaire aux corbeaux mais aussi pour réussir une musique tourmentée, Sibyl Vane doit maintenant choisir ces éléments judicieusement et les développer de manière plus inventive.
Emmanuel Durocher


Soit dit en passant
SIBYL VANE impose une identité bien marquée - entre attitude arty et dandysme rock. Le groupe emprunte à de nombreux registres pour synthétiser une somme d'influences rock, pop ou encore électroniques.
L'atmosphère est torturée, sombre... maudite ?

?


CafZik
Ce n'est pas la première production que je reçois de SIBYL VANE et si je me rappelle bien, l'univers qu'ils déployaient me plaisait mais me rendait aussi un peu perplexe. C'est donc avec une certaine appréhension que j'ai posé la main sur ce boîtier métallique étrange mais magnifique. Je lis "enregistré " à l'Ampli, écoutons ça de plus prêt. Ca commence comme un JAY JAY JOHANSSON sur les deux premiers morceaux, pas mal sur " 3nd song " mais ils peuvent sûrement faire mieux. " Circus " le troisième est bien plus rock, ça reste d'ailleurs mon morceau préféré. Le suivant " Rock Icon "
propose une lente montée répétitive et c'était un peu le reproche que je faisais lors du précédent skeud mais là, ô surprise, au bout d'un moment, le morceau devient très électrique, on saisit mieux le sens, je suis rassuré.et peut-être pas assez ouvert d'esprit en fait. Un autre morceau que je garderais, c'est le très noïsy pop " Verna ", tendre et mélancolique, un petit EXSONVALDES. Au final, on a ici un 10 chansons pop sur un disque à la forte personnalité évidente, complexe je le répète  mais délicatement assemblé et dans lequel prédomine un chanteur à la voix chaude et envoûtante.
NQB


Alternatifs
Après la présentation de son "Prêt-à-Porter" (une démo de 2002), Sibyl Vane est consacré aujourd’hui dans un premier album, "Paradoxes". Une évolution musicale réussie qui révèle, non pas un groupe prometteur, mais un groupe promis. La nuance se fait sur la différence entre espérance et certitude.

À l’appui, les dix titres. De l’électro à la pop jusqu’au rock, le quatuor s’est étendu sur plusieurs univers musicaux. Une diversité des genres surprenante et certifie d’une maturité du groupe pour une accessibilité plus grande du public. Et à l’illustration des propos, la longue liste de chroniques présente sur leur site saluant la performance.

L'album s'ouvre sur "3rd song" qui présente une voix peut-être théâtrale mais assez rauque pour pouvoir nous y accrocher. "Oublions tout" nous renvoie à des échos de chants cléricaux où là encore la voix nous secourt. Ici, elle s'exprime d'ailleurs en français et révèle 1+1=3. "Circus" dénote au milieu et se révèle comme un bonbon acidulé très pop. Et retour aux ténèbres, avec "Rock icon", "Autophage" et l'électrique "Until it hurts". Tout se termine par la ballade de "No reason". L'album réunit tout et son contraire...paradoxes?!

Pourtant, Sibyl Vane a bien failli mourir à nouveau. Déjà que le personnage d’Oscar Wilde se suicide dans le Portrait de Dorian Gray, ici Sibyl Vane s’est vu amputé de deux de ses membres. En 2003, Eddy Crampes et Pierre Dutrey quittent le groupe. Or les rencontres de ceux qui restent, Bernard Cabarrou et Stéphane Sapanel, avec Arnaud Millan et Grégory Foix re-forment le quatuor.

Sibyl persiste, se redéfinit et signe. Sans autre ambition, que de rester alors vivants, ces Palois préparent leur tournée d’avril - mai. Mon anniversaire approchant ces dates, le cadeau est trouvé.. .
OdEtE

NAWAK Posse
Voilà le premier album pour SIBYL VANE qui a déjà livré du " Prêt à Porter " à nos oreilles, ici la tournure devient plus aboutie et " paradoxale " avec un questionnement plus dense, plus réfléchi et mesuré.

Etudions de plus près cette collaboration entre les labels Jerkov et A Tant Rêver du rois Records… Formé en 2002 à Pau, le groupe ne tarde pas à faire parler de lui avec un premier EP en guise de " manifeste ". Cette véritable démarche artistique a été remarquée déjà par bon nombre de webzines. Après la sortie de ce premier essai, le groupe se reforme en duo et compose ce qui sera " Paradoxes ". Les composition gardent le côté atmosphérique mais la coloration devient un peu plus ronde, intime et chaleureuse au détriment de cette personnalité frimas et esseulée de l’EP, ce premier album est bien plus facile d’écoute et bien plus polychrome.

Dans un premier temps, il va de soit que " Paradoxes " s’inscrit tout de même dans la suite évidente de " Prêt à Porter ". Pourtant, une évolution est à noter et d’une certaine sorte c’est une rocade. Le groupe est toujours aussi mâtiné, toutes les pistes se suivent mais aucunes ne se ressemblent pour former un tout, c’est un peu l’effet compilation, un petit manque d’homogénéité global pour ce " Paradoxes " et les variations du chant anglais/français n’aident pas. D’une façon générale en creusant attentivement l’on trouve des fils d’Ariane rompus, recollés, disparates. Le plus gros des fils serait leur obstination stylistique, très bien maîtrisé, un juste et bon milieu entre Rock émotionnel et progressif, un peu d’électronique et parfois même de la noise et du jazz rock. On peut commencer à faire des ponts entre ce qui doit vraisemblablement être leurs influences : RADIOHEAD, SIGUR ROS (pour ne pas citer BJORK), PLACEBO et DEPECHE MODE au niveau du chant et du timbre de voix (noms récurrent dans ma tête à l’écoute de ces titres) ou encore un SLEEPPERS ravageur par moment. La production est propre, chaque instrument a son petit atout propre et ça fait vraiment la différence surtout l’accent porté sur les synthétiseurs. Excellent packaging (une habitude de A Tant rêver du Roi), poudrier métal, poster et simple stickers illustré par Jean luc Verna dont le morceau " Verna " est dédié. Tout public, tout âge… à écouter sans limites et sans questions.

Pour clore, ce premier essai place SYBIL VANE incontestablement dans le rang des meilleurs espoirs français en matière de Rock. " Paradoxes " s’écoute sans lassitude malgré un drôle d’effet de non homogénéité à l’intérieur des compositions. 2008 sera l’année de la confirmation pour le groupe vu que le deuxième album " The Locked Suitcase " viendra succéder aux " Paradoxes ".
N'as




 
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